Le 7 janvier 1809, les derniers coups de canon des batteries de Trio et de Torcy retentissaient sur le Mahury. Les Français se repliaient, écrivant ainsi les premières pages d’une histoire de la Guyane portugaise.

Le 20 novembre 1807, l’armée de Napoléon envahit le Portugal. Incapable de résister aux forces françaises, le prince régent João et sa cour décident alors de fuir au Brésil, la plus riche et la plus développée des colonies portugaises. Rio de Janeiro devient la nouvelle capitale de l’Empire lusitanien. Le gouvernement en exil rejoint l’alliance britannique et déclare officiellement la guerre à Napoléon. Pour venger l’affront, la Guyane française doit désormais tomber.
Pour le pêcheur qui se serait trouvé à l’embouchure du fleuve Oyapock en ce 1er décembre 1808, l’image devait être saisissante. C’est en effet toute une flottille qui barre alors l’horizon. Il y a d’abord l’imposant bâtiment de guerre anglais la Confiance, connu pour avoir été commandé quelques années auparavant par le corsaire malouin Robert Surcouf. Le trois-mâts, de 491 tonneaux et 22 canons, est soutenu par deux navires de guerre portugais, le Voador et l’Infante dom Pedro, portant chacun 18 canons. Autour d’eux, plusieurs autres bâtiments plus modestes transportent armes et soldats. Cette force anglo-portugaise est dirigée par deux hommes : James Lucas Yeo, le jeune (26 ans) capitaine de la Confiance qui a en charge les opérations navales, et le plus expérimenté lieutenant colonel Manuel Marques (45 ans), chef du Corps d’artillerie du Pará, qui doit superviser les offensives terrestres. En comptant les fusiliers marins, ce sont près de 800 combattants qui arrivent en Guyane prêts à en découdre.
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