Jules Crevaux, illustre explorateur avide de découvertes scientifiques est un personnage typique de l’esprit du XIXème siècle, souvent ambigu, prêt à tout pour enrichir ses collections.

En cette deuxième moitié du XIXème siècle, l’immense forêt qui s’étend des contreforts des Andes au plateau des Guyanes est alors, croit-on à Paris, une des régions les moins fréquentées de la planète. Médecin de la Marine, Jules Crevaux (1847-1882), débarque en Guyane une première fois en 1869. De ce premier voyage et devant la méconnaissance de ce territoire par les institutions politiques, va naître son désir d’en explorer les ressources et de prendre contact avec ses habitants. En 1876, il est missionné par le Ministère de l’Instruction publique de monter une première exploration qui doit le conduire de la remontée du Maroni à l’Amazone.
À la même époque, Paris, capitale d’un vaste empire colonial se dote d’institutions savantes pour assouvir cet esprit de conquête et ainsi“ accueillir ” le monde dans le faste de ses expositions universelles. Prosélytes à demi-ton de l’impérialisme et du discours sur l’inégalité des races, la Société de Géographie et celle d’Anthropologie verront le jour respectivement en 1821 et 1859. Dans ce contexte, le tout jeune Musée Ethnographique du Trocadéro est inauguré en 1878. Celui-ci aura pour missions de collecter et de conserver les documents en provenance de ces lointains territoires. Homme de son temps, Crevaux prend conscience des enjeux dès son premier voyage pour doter ce musée des pièces originales qu’il pourrait rapporter.
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