Pacifique – Une publication de l’Ifremer et de l’Université américaine de Rice, au Texas, remet en cause la théorie de Darwin sur l’origine des atolls. Charles Darwin pensait que les atolls étaient apparus des suites de l’affaissement d’anciens volcans, les récifs avaient quant à eux grandi vers le haut pour rester dans la lumière. Alors que cette théorie est enseignée à travers le monde, les scientifiques ont mis en évidence une histoire bien différente qui débute il y a 3,2 millions d’années.

Le climat est stable, le niveau de la mer ne varie quasiment pas donc des plates-formes sédimentaires se développent sur les hauts fonds océaniques. Il y a 2,5 millions d’années, le climat se détériore et ces plates-formes sont alors tantôt immergées, tantôt émergées. Hors de l’eau, leur calcaire est dissout par les eaux de pluie et un nouveau relief se façonne avec une dépression au centre entourée de bordures plus hautes. Il y a environ 400 000 ans, le niveau de la mer se met à varier plus fréquemment. André Droxler, océanographe à l’Université de Rice et Stéphan Jorry, chercheur en géosciences à l’Ifremer de Brest expliquent : « À chaque période d’immersion, dès lors que les conditions environnementales sont propices, les coraux réoccupent les bordures des plates-formes. Ils se développent en suivant verticalement les montées successives du niveau de la mer, formant des anneaux de corail qui entourent des lagons profonds. C’est ainsi que sont nés les atolls, tels qu’on les connait aujourd’hui. »

 

Crédit photo Motu dans l’atoll de Rangiroa : Claude Rives

Second plus grand atoll du monde, Rangiroa est l’un des soixante-dix-huit atolls composant l’archipel des Tuamotu (Polynésie française). La couronne récifale qui l’entoure est surmontée de multiples îlots, appelés motus, qui hébergent de nombreuses colonies d’oiseaux.