En début d’année, plusieurs missions océanographiques ont eu lieu dans la région des monts sous-marins, au sud de la Nouvelle-Calédonie.
Afin de mieux comprendre les structures océaniques dites de « fine-échelle » telles que les ondes de marée internes. « Lorsque les courants rencontrent un obstacle topographique tel qu’un mont sous-marin, ils créent des courants verticaux, des déplacements des couches de l’océan, et génèrent ces ondes qui se propagent ensuite sur des centaines, voire des milliers de kilomètres », explique Sophie Cravatte, océanographe à l’IRD de Nouméa. Les petits tourbillons influent aussi sur la connectivité entre les différents monts et peuvent contribuer à la structuration des écosystèmes, du plancton jusqu’aux prédateurs supérieurs.
Trois missions Swotalis ont eu lieu entre mars et mai afin de déployer des instruments de mesure, d’effectuer des prélèvements et de mesurer la hauteur de mer et les profils de densité de l’océan. Une quatrième aura lieu en novembre, permettant de récupérer les lignes de mouillage et les cages mises en place en mars afin d’enregistrer sur plusieurs mois température, salinité et courants sur la colonne de l’océan. Toutes les mesures sont effectuées « sous les fauchées [surfaces observées] du satellite Swot, lancé le 15 décembre 2022, qui mesure la hauteur de mer à fine échelle, tous les jours, pendant nos missions », ce qui permet de relier ces variations de hauteur à ce qui se passe sous la surface, notamment « à ces ondes de marée internes ». L’étude de ces phénomènes apporte « une bien meilleure compréhension des processus à fine échelle, qui se révèlent clés pour comprendre les échanges de chaleur, de gaz, de carbone et de nutriments entre la surface de l’océan et les couches plus profondes. Ces échanges contribuent à la structuration des écosystèmes ». Cette étude amène ainsi, in fine, « à une meilleure compréhension du comportement dynamique de l’océan et de son rôle sur le climat ».

Photos : L’Antéa, navire de la Flotte océanographique française opéré par l’Ifremer, et géré par l’IRD à Nouméa pour la mission Swotalis. Photo JM Boré, IRD