« Nous savions que les récifs coralliens en eau peu profonde offraient une protection naturelle des côtes en atténuant les vagues des tempêtes [jusqu’à 98 % de l’énergie des vagues entrantes], mais est-ce toujours le cas lorsqu’ils se dégradent ? », questionne Mohsen Kayal, chargé de recherche à l’IRD, en Nouvelle-Calédonie. En réunissant plusieurs institutions, notamment l’IRD, le Criobe et l’université de Californie à Santa Barbara, une équipe de chercheurs, dont il fait partie, a étudié le service de protection côtière soutenu par les communautés coralliennes. Dix ans de suivi écologique à fine échelle des communautés coralliennes sur le pourtour de l’île de Mo’orea, en Polynésie française, combiné à des mesures d’océanographie physique, de la reconstruction photogrammétrique et de la modélisation, ont permis de montrer que les perturbations entraînent l’aplatissement des récifs et donc diminuent leur capacité de protection côtière. Ces résultats ont été publiés dans la revue Scientific Reports en janvier 2023. « La complexité structurelle des récifs coralliens est réduite de moitié à la mort des coraux. Nous avons mesuré que des évènements extrêmes d’immersion pourraient alors se produire tous les deux ans, au lieu de tous les 100 ans lorsque les coraux sont en bonne santé. » Ainsi, plus les récifs se dégraderont, moins les côtes bénéficieront de cette protection naturelle et plus les communautés côtières seront exposées aux inondations.

Photo : L’île de Moorea et sa barrière de corail. 16 juillet 2022. Sentinel 2 – SAT PX

Photo ci dessous crédit Mohsen Kayal

coraux Mohsen Kayal copie