Ambiance survoltée le jour de la rentrée scolaire dans l’Île de Cayenne : blocage du pont du Larivot et mobilisation à l’Agence Régionale de la Santé. Le mot d’ordre des manifestants : non à la vaccination obligatoire et non au passe sanitaire.
D’un côté, les manifestants alignés le long de la grille d’enceinte de l’Agence Régionale de Santé, et de l’autre, les forces de l’ordre équipées de casques, de boucliers et de matraques. Au bout de trois brèves sommations, les forces de l’ordre interviennent. Bientôt s’élève la fumée des bombes lacrymogènes. En face, des jets de projectiles – pierres et tessons de verre. Alors que la fumée des gaz lacrymogènes se dissipe, les esprits s’échauffent. […]
Interpellé sur la liberté de manifestation, le préfet Thierry Queffelec répond : « La liberté a des limites, comme la liberté de bloquer un pont [du Larivot]. 30 personnes qui bloquent le quotidien des gens… On est une République qui protège la liberté de circulation et une République qui conçoit que la discussion a aussi quelques règles. Tout le monde peut manifester, mais dès qu’il y a entrave à la liberté des autres, c’est insoutenable. »
« Il y a plusieurs camarades qui sont blessés aujourd’hui. Une personne aux urgences et d’autres moins gravement blessés, regrette Albert Darnal, militant de longue date et ancien secrétaire général de l’Union des travailleurs guyanais. C’est inadmissible. Après ces gens-là nous parlent de droit, de République, de démocratie ! Voici la démocratie du colonialisme français sous toutes ses formes ! ».
Sur place, Gabriel Serville, président de la CTG, appelle à l’apaisement : « Je pense que la solution passe par la mise en place d’un moratoire pour la Guyane. Il ne faudrait pas appliquer cette loi tant que les conditions de son application ne seront pas plus claires. Une loi a pour but de créer une régulation mais quand elle crée du désordre au sein de la société, il faut prendre les mesures qui s’imposent. » Le passe sanitaire ne devrait être rendu obligatoire qu’à partir du 15 novembre prochain, au sortir de l’état d’urgence sanitaire. [FranceGuyane, 13/09]