Hommes, femmes, Martiniquais, Réunionnais, Polynésiens… Chez qui l’espérance de vie est-elle la plus grande ? Et quelle est la différence avec les habitants de l’Hexagone ? Qui est le plus touché par la mortalité précoce, c’est-à-dire avant 65 ans ? Découvrez ce que révèlent les statistiques. 

Les Martiniquais ont la plus grande espérance de vie. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Certains territoires, comme la Guyane, sont fortement impactés par la mortalité précoce. Avec l’âge, la différence avec l’Hexagone se réduit. En Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, l’espérance de vie des hommes est similaire à celle de Mayotte ; celle des femmes est supérieure. Voici quelques-uns des résultats que révèlent les chiffres de l’espérance de vie dans l’Hexagone et dans les Outremer.
Cette carte vous présente l’espérance de vie, pour les hommes et pour les femmes, dans les Outremer, à la naissance, à 20 ans, 40 ans et 60 ans. C’est-à-dire le nombre moyen d’années qu’il reste à vivre à une personne sur chaque territoire. Nous avons choisi de publier les données de 2019, même si l’Insee et les instituts statistiques des différents territoires proposent des chiffres plus récents. Les données de 2019 sont les dernières consolidées. Surtout, elles évitent l’impact de la pandémie de Covid-19 qui a fait chuter l’espérance de vie partout dans le monde, mais de manière très disparate. Nulle part en Outremer ni dans l’Hexagone, le niveau d’espérance de vie de 2019 n’avait été retrouvé en 2022. L’impact est plus fort dans la plupart des Outremer, dans un contexte de plus faible couverture vaccinale que dans l’Hexagone.
À tout âge et pour les deux sexes, l’espérance de vie est supérieure dans l’Hexagone que dans les Outremer. Exceptions notables : les Martiniquais de 40 et 60 ans peuvent espérer vivre plus longtemps, ce qui n’est pas vrai à la naissance et à 20 ans. L’explication : à la naissance et à 20 ans, l’espérance de vie des hommes en Martinique est impactée par les risques de mortalité précoce (avant 65 ans) : mortalité périnatale, accidents, noyades, homicides, maladies infectieuses et notamment le sida. Le même phénomène de rattrapage des hommes de 40 et 60 ans se constate en Guyane, à un degré moindre. Cette tendance est moins vraie chez les femmes : elles sont moins concernées par certaines causes de mortalité précoce et, dans plusieurs de nos territoires, sont plus nombreuses, à l’âge adulte, à souffrir de comorbidités tels l’obésité et le diabète de type 2.
Dans les Outremer, c’est en Martinique que l’espérance de vie est la plus importante, à tout âge et pour les deux sexes. La Guadeloupe et La Réunion se situent à des niveaux proches. Fait marquant : on vieillit moins bien à La Réunion qu’aux Antilles. L’espérance de vie à 40 et 60 ans y est alors plus faible. La Guyane, où la mortalité périnatale est plus forte, présente un débours de deux années d’espérance de vie à la naissance, puis seulement un an aux différents âges de la vie.
Partout, l’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes. C’est en particulier vrai à la naissance avec des écarts d’un (Mayotte) à sept ans (La Réunion). Dans les départements français d’Amérique et dans l’Hexagone, cet écart est de six ans. C’est d’ailleurs à Mayotte, dans un contexte démographique très spécifique, que l’écart entre hommes et femmes est le plus faible, tout au long de la vie.
Ces chiffres illustrent la très grande disparité de nos territoires. Ils montrent l’impact des causes de mortalité précoce sur l’espérance de vie et que, passé 40 ans, l’espérance de vie dans certains territoires se rapproche de celle de l’Hexagone.
Sources : Insee, Isee Nouvelle-Calédonie, Institut de la statistique de Polynésie française