Il y a bien longtemps, un homme venait de perdre sa femme. Après l’avoir pleurée des jours et des nuits, après son deuil et sa peine, il se consola. Il recommença à vivre sa vie de tous les jours. Tous les matins, il allait faire son canot, puis il revenait chez lui. Cela dura à peu près deux semaines.

Un jour qu’il était dans la forêt en train de faire son canot, il entendit des babounes chanter à proximité de l’endroit où il se trouvait. Il se dit en lui-même :
-Je vais aller en tuer pour mon repas, car je n’ai rien à manger aujourd’hui.
Il y alla et en tua deux. Il revint dans son carbet et s’empressa de les nettoyer. Il décida d’en faire cuire un pour son repas du jour et de faire boucaner l’autre, qui était une femelle.
Un autre jour, l’homme repartit faire son canot dans les bois. A son retour il trouva son carbet bien rangé, ses vêtements bien lavés et son cachiri était pressé et passé dans le manaré (sorte de tamis). , et tout prêt dans une calebasse. Sans se poser de questions, il but bien vite son cachiri, prit son bain et se reposa.
Cela dura quelques jours. Quand il rencontrait des gens de sa famille, il leur demandait :
- Est-ce vous qui êtes passés chez moi ?
Et ils lui répondaient :
- Non, ce n’est pas nous.

Cela dura quelques jours. Un jour, il se mit en colère : quelqu’un avait mis le doigt dans son cachiri. Cela l’inquiéta, mais le fait de trouver son carbet propre, son repas prêt, ne l’inquiétait guère, car il pensait que c’était quelqu’un de sa famille qui le faisait. Il retourna dans la forêt faire son canot non sans avoir réchauffé son boucané de baboun. Alors qu’il était à l’ouvrage, il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna et vit une jeune femme avec une belle chevelure rousse. «Tiens, c’est une femme, mais d’où vient-elle ? »
Elle s’approcha de lui et lui dit bonjour. L’homme s’empressa de lui répondre chaleureusement. La femme vint s’asseoir à ses côtés. Il déposa sa hache et fit une pause, assis à côté d’elle. Ils parlèrent de choses et d’autres.
Soudain elle lui demanda:
- Est-ce que je te plais ? Est-ce que tu veux de moi pour femme?
L’homme répondit :
- Si tu veux bien de moi, moi aussi. Je suis un homme courageux au travail, j’ai déjà un certain âge, et ma femme est morte il y a peu de temps.

Elle dit :
- Si c’est comme ça, eh bien je serai ta femme. Je prendrai soin de toi comme ta première femme.

L’homme répondit :

- Très bien, sois ma femme.

Mais la femme dit:
-Je ne partirai pas tout de suite avec toi dans ton carbet, il faut que j’aille d’abord en parler à mes parents. S’ils sont d’accord, alors je deviendrai ta femme.

Ce jour-là elle prépara le repas, ils se baignèrent ensemble et passèrent le restant de la journée ensemble dans la forêt.

La nuit commençait à tomber quand elle lui dit :

- Je vais partir, car il va bientôt faire nuit.
L’homme dit :
- Moi aussi, car il faut que j’arrive à mon carbet avant que la nuit ne soit complètement tombée.
Ils se séparèrent. Une fois arrivé à son carbet, l’homme remarqua que son boucané de baboun avait disparu. Il chercha pour voir si ce n’était pas un animal qui l’avait pris pour le manger, mais il ne trouva rien, car la femme aux cheveux roux n’était autre que son boucané de baboun!
A l’époque où cette histoire se passait, il arrivait souvent qu’un homme ou une femme prenne pour époux des animaux qui prenaient apparence humaine. Je ne sais pas comment ils faisaient, ni s’ils avaient de la chance. La femme revint et devint son épouse. Elle s’installa dans le carbet, en prit soin, elle nettoyait tout ce qui n’était pas propre, elle lavait les affaires sales de son mari. Deux mois se passèrent ainsi. Le troisième mois, elle dit à son mari :
- Je vais aller voir ma famille.

Il lui répondit :
-Très bien.

Elle ne l’invita pas à aller faire la connaissance de sa famille, pas du tout. Elle se contenta de dire :
- Je vais visiter ma famille.

Et son mari répondit:
- Oui, tu peux y aller.

Cela dit, elle partit le matin à l’aube et revint dansl’après-midi. Elle dit à son mari :
-Tu as le bonjour de mon père et de ma mère qui nous  souhaitent une vie heureuse.
-Très bien, dit-il.
Elle ajouta :
- Nous sommes invités chez mes parents à la pleine lune : ils organisent une fête en notre honneur, il faut que nous y allions.
- C’est bon, dit-il.
Elle lui dit :
- Commence à préparer le nécessaire pour la fête. Fais ta couronne. Fais ton sinal (Sorte de clarinette en bambou). Fais toutes tes affaires.
-Entendu.
Il tailla un petit banc en forme d’oiseau wanawna, très beau. Il en fit un pour sa femme au cas où ils seraient tous les deux pris en faute durant le bal et auraient un gagë (Celui qui danse mal est écarté de la danse).
Ils arrivèrent auprès d’un arbre gigantesque. C’est là que les babouns dansaient, avec le beau-père. Mais il faut dire qu’avant de partir, la femme avait prévenu son mari :
- Nous allons danser chez mon père. Mais attention, tard dans la nuit, vers trois heures, ou peut-être vers deux heures, mon père danse d’une manière très vilaine.
Elle avait insisté :
- Il danse d’une façon ridicule. Au début, il danse comme il faut. Mais à partir de deux heures, surtout, ne regarde pas.

Elle avait dit encore :
-Si tu m’aimes, ne ris surtout pas. Ne regarde pas mon père. C’est moi qui dois danser avec lui, qui mènerai la danse avec 1 ui.
Quand elle lui eut donné ces instructions, ils partirent.
En arrivant, il attacha son hamac, le suspendant bien comme il le faisait chez lui. Il vit qu’il y avait des tas de gens qui dansaient : mais c’étaient des sapajous, des babouns, des macaques … Lui-même restait là, étendu dans son hamac. Vers trois heures du matin, tiens ! Dans son coeur, il se rappela les paroles de sa femme et se dit:
- Je vais observer ce que c’est que cette danse, comment elle est. Et il regarda.
Cela faisait un bruit de tonnerre, parce que le lever du jour était proche. Alors il prit son plus grand sinal, et il se mit à danser et à sauter. Sa femme lui fit un clin d’oeil et lui dit :
-Ne regarde pas. On est en train de danser. Ne regarde pas.
Mais il était entêté. Il ne se dit pas ‘Je vais me retirer’, non, il regarda bien comment ils dansaient et sautaient, en se précipitant en avant le torse plié, puis en faisant marche arrière, et voilà qu’ils se mirent à déféquer, et que la matière s’envola. Il trouva cela drôle, tellement qu’il ne se
rendit plus compte de rien, et éclata de rire :
-Ha, ha, ha!

Mais vlan ! En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tous s’étaient dispersés et il se retrouva tout seul. Même sa femme avait disparu. Il se mit à pleurer, et regarda en bas, très loin, car il était suspendu dans son hamac. Il se dit :
-Me voici perdu, en haut de cet arbre immense. Sa femme revint et lui dit:
-Tu vois ? Te voilà perdu. Je te l’avais bien dit, maintenant je ne peux plus rien faire pour toi.
Elle ajouta :
- Attends, je vais t’installer mieux. Elle le prit et l’installa dans un embranchement plus large, et le laissa là, étendu. Puis elle s’en alla de branche en
branche en l’abandonnant.
Il se remit à pleurer : « Iiiih ! ». Mais quelqu’un d’autre vint le voir. Heureusement pour lui, il avait élevé autrefois une perruche, de celles qui chantent en faisant païkouloukouloukoulou. Il l’avait élevée puis un jour elle était partie dans les bois. C’est elle qui vint le voir. Qyand elle fut près de lui, elle lui dit :
- Qy’est-ce que tu fais là ?
Elle l’appelait tonton :
-Tonton, qu’est-ce que tu fais là ?
Il répondit :
- Rien, le malheur m’est tombé dessus.
-Ah bon?
Il répondit :
-Eh oui!

- Tu vois ce que c’est, d’avoir voulu prendre pour femme la fille d’un baboun. Regarde où elle t’a mis maintenant. Tu ne peux plus rentrer chez toi. Mais elle ajouta :
- On va se réunir et voir ce qu’on peut faire pour toi, voir si on peut te faire descendre de là.
La perruche se mit à voleter partout. Elle chercha tous les gens qu’elle pourrait inviter. Pendant ce temps, d’autres arrivaient :
- Ah ! dirent-ils.
C’étaient toutes sortes de fauves mangeurs d’hommes, des jaguars, et même des ours et des lions ! Ils disaient :
- Ah, voilà de la nourriture fraîche, nous allons le manger. Et ils préparèrent une grande fête en espérant le faire descendre. Vers cinq heures il regarda :
- Bon, dit-il, ce sont mes petites perruches qui viennent m’aider. Il vit qu’elles arrivaient en se tenant trois par trois. Elles vinrent et passèrent autour de lui et l’appelèrent papa.
- Papa, comment ça va ?
- Ça va, ça va, dit-il.
Alors elles se mirent à danser, à danser, à danser, en sautant devant lui, et en disant :
- Papa, nous allons te tirer de là, nous allons t’emmener. Tous ceux-là veulent te manger, mais nous allons te sauver.

Un de leurs frères écrasa du piment dans une coque de maripa. Il écrasa bien tout. Pendant ce temps, les deux perruches dansaient en se tenant enlacées, et lui dansait aussi en tenant la coque de maripa. Il dit à ses soeurs :
- Prenez-le de chaque côté, élancez-vous avec lui, comme si vous dansiez ensemble. Allez-y avec lui, moi je vous suis. Et s’il restait derrière, c’était pour envoyer le piment sur les autres, pour les forcer à se baisser. Et l’homme, hop ! descendit avec ses petites protégées vers le sol. Les autres le regardaient :
-Les perruches emportent notre repas !

Ils dirent :
- Comment pouvons-nous laisser ces oiseaux emporter notre repas ? Ah, elles le tiennent enlacé ! Elles s’en allèrent tout de travers, tout de travers, jusqu’à arriver à terre. Leur frère suivait derrière, et vlan ! envoya  tout le piment à la figure des fauves. Alors tous se courbèrent, et c’est ainsi que l’homme put descendre. Sans ces perruches qu’il avait élevées, il aurait été perdu. C’est pourquoi si vous élevez des animaux et qu’ils veulent
partir, laissez-les partir, un jour ils viendront peut-être à votre secours.

Voilà l’histoire.

Pahavwi amekene gihayo miyop. lg amekene ig tihep, tihep, ig kadni guharit gihayomni. Amaviyemni kisepka, ig kavusa kannivwi ke pitatyebe. Mpuse hawkanawa ig tivik adah kehne gihmun. Aygete ig diyuhe givinwat. Inin dahwa
pina paka hene.
Pahay hawkri ayhte ahavrik, ku aysaw ig kanivanene, ig tima maruksi awna. lg amekene awna :
- Nah haviste maruksi ad ahan numana, awaku yumah ariknawnama paytrik.
Ig tivik, ig havis piyana. Ig diyuhe givinwa. Ig sakahpta piyamate giwin. Ig sakehe pahavwi adahan gaaxni, ig masere pahavwi. Heneme neg pariye ig masere egu tine.
N awenye hawkri akiw, ig amekene tivik. Ku aysaw ig diyuhe givinwa aygete, ig uti givin sagahka kabayhtiwa, gisimsa sukuhbetaki, giwohkisni adahkawa kuwis, ahegbet agiku tumowri. Amekene maviyvi higemni, ig ka ivegmina gihiyakemni awaku ig givewkan pahavwi ariwntak gikebyuvwi maVIya ayge giVInwa.
lnin dahwa kibite hawkri. Ku aysaw ig patiptak pahavwi gaytakkis gikebyuvwi, ig ayap ta gitkis :
- Mmah yis mpiya nuvinwa ?
Avanenekwa egkis kaytwa :
-Ka usuhma.
Inin dahwa mpuse hawkri. Pahay hawkri ig dagawne. Ig hiyap hiyeg giwakdukwen ahakwa giwohkisni.
Hewke akiw ig diyuhe amun gannivwi. Ku aysaw ig kanivanene, ig sarayh givegyi, ig hiyap pahavu tino duruwe gusemnu. Eg ayta hiyara gimkat. Ig amekene abet
gihiyakemni awna :
- Kitakva nor barewyo tino pes ?
Egme tino ayta wadit gimkat. Eg batahkiswa kenesa gihumwa. Kuri eg awna ta git :
- Ba pis batekye nukakuh ? Ba pts muwaka nah uges pihayo ?
Ig amekene kaytwa :
- Ku pis batek nukakuh, nah hahwata. Nah wadisewne hiyeg, nah kuwis kiyavuhtewne hiyeg, nuhayo miyuvi ka kuriyenema kuwis.
Eg awna :
- Nah kamaxwepte. Nah avuriwvi hawata ke pihayo pitatyebe.
Amekene kaytwa :
- Ihi, giwn, nah kamaxwepte.
Eg tino awna git :
- Heneme nah kote tivikte pihapti. Nah diyuhte nah kinetihwate gikak nukebyuvwi. Ku pis hiyap nnaguh gikak niguh kaytwa ihi, nahte tivikte pihapti ta pivinwat.

Eg ayge mataytak gimun, eg masaya, gikepten, egkis axno, awkevyokis gikak gigihgi, awaku gigihgiwa kuwis.
Aygete daraka kamuw, eg awna git:
- Met ba nah tivik.
Ig amekene awna :
- Inkata nikwe. Nah hahwata, nah tivikte nuvinwat.
Danuhe givinwa, ig ka hiya gimasan. Bawkata egu gimaruksa kuri ig ka hiyavru akiw. Kuri ig danuh iveg han, iveg gimasan, ig ka hiya gimasan. Bawkata egne gihayo.
Hene amekenegben ka kamax. Nah ka hiyak samahpa igkis kamax puwikne, tinogben hahwata kamax puwikne, nah ka pukuhpa inin. Egkis gubunrakis, nah awna inin !
Ayteke tino aytwe gimkanit ig awayg. Egkis tivik givinwete. Eg danuh guvinwa, eg sagahwano guvin, iwasano ku pariye gugihgi givin ka maguyema, eg sagahakuno ku gikawihni ku pariye patahwavye, eg sukuhbeteni.
Ku arih, eg kehe piyana kayg. Amamnevwi kayg, egte awna git gugihgi :
- Nah ta danuhpete ta gît nukebyuvwi.
lg awayg kaytwa :
- Barika.
Ka guwnma ‘Uya atak danuhpa ta git nukebyuvwi’. Kawa. Eg awna :
- Nah ta danuhpa.
Igme gugihgi awna :
-Su atak.

Ahadye eg tivik. Eg tivik hawkanawa, eg tivik. Daraka
kamuw eg danuh akiw. Eg awna:
- Nnaguh awahkis kabayka pimin. Niguh awahkis
kabayka pimin. Kabay gidahankis madekis
- Ihe, ig awna.
Eg awna:
- Niguh awna nutuh adah wis atak kayvene avimne
migaviye kayg. Pase ig marahpanek usuh te mmahpata in no adah bareykye ta git niguh.
- Inkata nikwe, giwn.
Eg awna :
- Uya ba ahegbetaw. Kehnaba ptyuw. Kehnaba paramtema. Kehnaba made pewkanbet.
- Inkata nikwe.
Ig puhe gevwi hah guyabwisa, nopsisa evwit. Ig keh no mmahpata wanawna evwit, wanawna barewyesa. Ig keh gudahan gihayo pohow adah kahata egkis kamaxka.
Bawa kawa. Egkis tivik averuw ta ahad kanopsimahad.
Ayge ig maruksi kayne. lg gimawhkigad, ayge ig kayne. Eg tino avit gitepkemni awna git gugihgi :
- Wis ta kayvine ta git niguh. Mmah hiya, arimkat – kabeywekene~ twazerne~ kawa dezer, ig niguh kaynenek, henneme ig kay kabaki barewyema gikayninek.
Inin inere eg awna git :
- Niguh kayne ka ba barewyema gikayni. Pitatye ig kay kabayhtiwa. Semah arimkat dezernek ka ba iveg.

Eg awna:
– Ku pis bateke nukakuh, ka ba hiyarap, ka ba iveg gimkat niguh. Nahpa kayne gikak niguh. Nahpa pitati gikak niguh.
Pisenwa gawnani, egkis tivik. Danuhta eg waneke givudiga, amin paytrik ke ininbe ku ig maw paytrik. Ka ayhsima hiyeg kaynevwi ayge, arakembet hiyeg : akama, maruksi, wakukwa… Bawkata ig ayhte averu ah gatawni
givudiga maw ayge. Ku arimkat kibeyweke, te ! giyakni awna ku samah gihayo awna git. Ig awna:
– Nah avuriwte ku pariyeva inin kayka, mmahpa inin
ka y ka.
lg iveg arimkat danuhe nikwe.
Kuri ayge « mmmh » ig diridriyevad nikwe bawkak adah hewkevyemet. Kuri ig iwi kiyapyad garamtemad, kuri ig kayvad nikwe padekwevad.
lg amekene eg gihayo bereswig atere, eg awna git
– Ka ba iveg ayta. Kayneba usuh. Ka ba iveg ayta.
Igme ka gadatoni. Ka ba giwnma ‘N ah ugeswete pisenwate’. Kuri ig iveg atere ku pase be igkis ka y, padekwe nikwe, igkis padekwe pitati huwigvit, kuri igkis diyuhkisaw nikwe, igkis sikad amere. Ig kihivagit ku ayge, kihivagit ku ig ka hiya aysaw. lg hiyarap :
-Ha, ha, ha!

Se pa! made ka pi hiyap kite madikte hiyeg peke, ku msekwe ig pahavo msekwe. Iné gihayo ig ka hiya. Kuwe, biyuw gikan, ig tihene ka pis hiyap pis iveg ta waykwit, miyaminavad ta waykwit. Ig hiya ig kaburuh ayge pudig. lg awna:
– Kuri nah biyuk ayge averu ah kanopsima.
Ku eg gihayo diyuhe aytwe awna :
– Mm ah biya ? Ku ri a y pi biyuke ku ri. N ah ka biya
nahma wiwhpi ayteke kuri.
Eg awna:
-Ba aytwe. Nah aytwenep.
Eg kidiswig wagahkiswig ta amun no yakegubetnad sakeregad, tivige eg batahkiswig. Ayge ig misekwe berehte.
Egme gihayo sarayhwe adye tivik, ikiswig ayge.
Biyuw gikan ig tihene : « Iiiih ! » Kuri nawenyowa ayta iwasavgi. Kibeynekata ig amekene aymuhe sisuw, sisuwyan ig aymuhe no sisuh « paykulukulukulu » ig amekene aymuhe. No kuwekwe eg ayta iwasavgi. Ku eg ayta aytnihgi, eg awna gît :
– Pariye pikehni ayge ?
Eg kanumgi kakukihwa git, eg awna git :
– Kuk, pariye pikehni ay ?
lg awna:
– Ka ariknanama. Mbeyne utevun ay.
– Mmah henne ?
Igme kaytwa :
– lya!

- Kuri pisme pibetki ayta aharit maruksi gise. lveg semah kuri eg biyuksesep. Kuri pis ka tivik pivinekut.
Eg awna:
– Usuh pahadguhte pidahan. Ku semah ukebyi usuh pahadguh pidahan, usuh hiya ba ik adahan usuh muhuksap.
Eg kuwekwe sigise nikwe muwapu. Eg ivegevye hiyeg ku eg awnese hiyeg hahwata akebyit akiw. Kuri araytak hiyeg danuh.
– Aa, egkis awna.
Arakembet hiyeg ku pariye kawokwine, urusadmin,
nerahs liyohviyene ignes danuh, ignes awna :
– Aa, axkabe neg, kuri usuh axwig.
Kuri igkis kehe kiyapyad fetad gidahan adahan gimuhuksetni. Arimkanit sehker ig sarayh givegyi :
– Ke! ig awna. Naymuhni ba norahs sisuwyehpu. Ig iveg tahan egkis ugikeke mpana gukebyikis, henne egkis danuh. Aka egkis danuh, egkis maviya gimuniw, egkis kighaw ta gît. Egkis awna:
– Pa, mmah ayneba pis ?
– Ihi, ig awna, ay nah.
Kuri akiw egkis kay, egkis kay, egkis kay, egkis padakwa ta gimkanit, egkis awna:
– Pa, usuh wihwep aytekihan, usuh tivikep. Ka ayhsima nerahs paaxwetni, heneme usuh bisiksep.

Kuri igme pahavwi awayg, ig patukne atit amadga kudi, ig patukavevgu. Egkisme piyana gukebyikis tinogben egkis ugikeke kaynokis, igme hiyuwe akak kudi kay hahwata.
Kuri ig awna ta gut no gitigvig, ig awna :
– U gisnig pebkeke, yis padakwa gikaknek, yis ka y kewe yis kaynebe gikak. Yis te tivik gikak, nahme bute yihavu.
Bawa ig bute adahan ig ewkatevye nomnahs adahan kahate no ig ewkete akak atit, adahan kahate igkis madikte mabukwevu made awaku atit. lgme nikwe, mmmh! gikak gaymwehten warikwite. Hehpe hiyakis egkis kanikewbdi iveg arimkanit :
– Sisuw ku hiyuhpig !
lgkis awna:
– Mmah wixwiy isaksa nop kuhivga ayta hiyuhe umanawiy ? Aa, egkisme ugikeke gimin kuwis.
Egkis tivik gikak derekwe, derekwe gikak tivike warikwite. lgme gegnikis bute nikwe, ig ewke gahepkamadgakis, xwan !
madikte hiyeg gahepkamadga akak atit. Ku made hiyeg mabukwe, ku egkisme nikwe, mmmh !
Heneme ig amekene muhuke.
W ake ka egnemakis gaymuhwani no kuhivga sisuw, ah, aygenekam, ig hahwakam. lnneki keh ku aysaw pis aymuhwa arikna nawene tivik, gute tivikte, eg pamnihbetninek.
Henne baki.

Raconté par Davina Yaparra
Mise en forme écrite par Michel Launey, Mauricienne Fortino et Alexandre Batista
Version française de Mauricienne Fortino
Illustration par Joub