Les médecines et pharmacopées traditionnelles, transmises oralement, se perdent avec la disparition des langues qui les portent. C’est la conclusion d’une étude menée en Amérique du Nord, dans le nord-ouest de l’Amazonie et en Nouvelle-Guinée par des chercheurs de l’université de Zurich. Mais l’équation n’est pas si simple…

Les médecines et pharmacopées traditionnelles, transmises oralement, se perdent avec la disparition des langues qui les portent. C’est la conclusion d’une étude menée en Amérique du Nord, dans le nord-ouest de l’Amazonie et en Nouvelle-Guinée par des chercheurs de l’université de Zurich. Mais l’équation n’est pas si simple…
es langues sont comme les espèces animales ou végétales. Elles naissent, vivent, déclinent et meurent. Sur les 7139 langues vivantes répertoriées en 2021 dans le cadre du projet Ethnologue (1), les experts estiment qu’un tiers environ sont menacées d’extinction ou moribondes. Or, comme l’a écrit le célèbre philosophe et critique littéraire George Steiner dans son ouvrage « Errata. Récit d’une pensée » (1998), « la mort d’une langue, fût-elle chuchotée par une infime poignée sur quelque parcelle de territoire condamné, est la mort d’un monde. » Avec elle, c’est non seulement une histoire et une mémoire qui se perdent mais aussi une manière de penser, une façon de décrire et de nommer les plantes et les animaux qui s’envolent. Selon une étude publiée en juin 2021 par Rodrigo Cámara-Leret et Jordi Bascompte, de l’université de Zurich (Suisse) dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), la disparition des langues autochtones entraine une perte des connaissances sur les plantes médicinales et leurs usages (2).
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