Depuis 2017, le parc naturel marin de Mayotte a mis en place un « Observatoire des Déchets Marins », comprenant le suivi des microplastiques dans le sédiment de plage, l’eau de mer et les tubes digestifs d’organismes marins.

Un autre projet sur ce sujet, nommé Plasma pour Plastiques Mayotte, en partenariat avec l’IRD, suit également son cours. Cristèle Chevalier, physicienne spécialisée dans la modélisation de l’hydrodynamisme dans les lagons, a mis en place un modèle spécifique afin de savoir si Mayotte est producteur ou récepteur de microplastiques, et de mieux comprendre leur dynamique dans le lagon. « Les premiers résultats, qui restent à confirmer, montreraient que la plupart des microplastiques sont produits sur place (il n’arrive pas de l’extérieur) et que certaines zones (comme la grande baie de Bouéni) les accumulent alors que d’autres zones (comme la baie ouverte de Longoni) ont tendance à les exporter par les passes du lagon », résume Clément Lelabousse, chargé de mission au pôle Qualité de l’Eau du Parc. L’origine de cette pollution est également étudiée dans ce projet. À Mayotte, seulement 30 % de la population serait raccordée au réseau d’assainissement. Le raccordement, à la charge du propriétaire, représente un coût particulièrement élevé, trop important pour le « Mahorais moyen », confie Clément Lelabousse. « Ce manque d’assainissement est un fléau pour le milieu marin en général, pas seulement sur les microplastiques. » De plus, des pratiques telles que le lavage du linge ou des véhicules en rivière sont encore très répandues dans le département. Or, les sources principales de microplastiques à Mayotte seraient les vêtements synthétiques et les pneus. Afin de vérifier cette hypothèse, dans le cadre de ce projet, des classes de collège et lycée ont fait des enquêtes auprès des riverains pour mieux comprendre comment les habitants appréhendent la ressource en eau et la gestion des déchets. En parallèle, les élèves ont construit des filets à microplastiques low-tech afin de faire des prélèvements à l’aval de rivières et ainsi quantifier les flux de microplastiques dans le lagon. Ce projet prendra fin cet été, mais un deuxième volet est en cours d’élaboration.

Photo ci dessus: Les élèves du Lycée des Lumières avec leurs filtres à particules Low Tech viennent de terminer leurs prélèvements dans la rivière Photo Christelle Chevalier

Photo ci dessous 

microplastique - Les élèves du Lycée des Lumières accompagnés des experts scientifiques de retour de leurs enquêtes sur le terrain crédit Mathieu Leborgne

microplastique – Les élèves du Lycée des Lumières accompagnés des experts scientifiques de retour de leurs enquêtes sur le terrain crédit Mathieu Leborgne