MINI_CV_BK09

Sur un kayak, au milieu d’une eau marron, Sylvain Journiac découvre les dégâts. Le parking de son hypermarché, situé sur la commune du Gosier en Guadeloupe, n’est plus qu’une vaste retenue d’eau. À l’intérieur du bâtiment, les pertes sont colossales. Dans la nuit du vendredi 29 avril, les pluies diluviennes ont surpris les commerçants comme les habitants de plusieurs communes de Grande-Terre. À Pointe-à-Pitre, les habitants expriment leur ras-le-bol, les pieds encore dans l’eau. « Chaque fois, c’est pareil, petite ou grosse pluie, on est inondé. Et rien n’est fait », se plaint un habitant. Ces inondations ont provoqué le décès d’une personne aux Abymes. Des faits qui rappellent ceux de 2011. Où, sur cette commune de Grande-Terre, 5 membres de la même famille avaient été emportés par les eaux.

Facteurs naturels et anthropiques
Suite à ces événements, le Bureau de recherches géologiques et minières avait clairement ciblé les facteurs naturels et anthropiques : « Sous-dimensionnement des ouvrages hydrauliques, urbanisation expansive dans les vallées, imperméabilisation des terrains et le manque d’entretien des réseaux de drainage ». La ville des Abymes avait alors engagé des travaux, sur « 9 zones identifiées comme dangereuses », assure Fabert Michely, élu aux Abymes depuis de nombreuses années.
Alors, pourquoi l’histoire se répète-t-elle ? Si les communes concernées ont engagé des travaux, ce sont des « petits chantiers, répartis sur le temps », qui ne peuvent « garantir l’absence d’inondations », répondent les agents du service de l’urbanisme au Gosier. Selon lui, les « investissements sont trop lourds », et les fonds propres des communes trop faibles. « Malgré une volonté affirmée, la municipalité ne peut agir seule », explique de son côté la municipalité de Pointe-à-Pitre.
Suite réservée aux abonnés…