Les sols de notre région sont pauvres malgré la dense végétation qui s’y développe. Et si les amérindiens avaient trouvé la technique pour créer un riche substrat pour l’agriculture ? Dans les années 1960, Win Sombroek entame la description de la terra preta do indío (terre noire des Indiens). Ces sols, d’origine anthropique, datent de l’époque précolombienne (500 av. J.-C.à 500 ap. J.-C.). Composée d’une grande quantité de charbon de bois (élément clé), de restes alimentaires, d’excréments d’humains et/ou d’animaux, de morceaux de poteries précolombiennes, la terra preta s’est mélangée à des sols peu généreux en nutriments et a la capacité de rester fertile après des siècles d’exposition au soleil et aux pluies. De plus, la combustion de plantes et de déchets à basse température provoque un accroissement exponentiel de la population microbienne. Les épaisses couches de terre, qui peuvent atteindre jusqu’à 2 mètres de profondeur, sont enrichies de carbone et fixent les nutriments, évitant ainsi leur lessivation. L’Institut National pour la Recherche Archéologique et préventive (INRAP) aurait trouvé de la terra preta en Guyane sur le site de Saint Louis à Saint Laurent du Maroni (15 hectares sur 40 centimètres à 1 mètre de profondeur). 212 kilogrammes ont été envoyés à l’Université de Bayreuth en Bavière pour une analyse physico-chimique.
Comprendre la structure de cette terre noire pourrait résoudre le problème de fertilité des sols dans nos régions.